Editions Kodda

Les livres

Les ouvrages des Editions Kodda ont le monde en commun, et l’homme y trouve une large place. Les visages transmettent leur émotion, les regards leur interrogation, les corps leur expression. La poésie est toujours présente, portée tant par les images que par les mots. Les textes, clairs et documentés, permettent à chacun d’appréhender le poids de l’environnement, de l’histoire et des traditions dans la vie des femmes et des hommes.

Sur les marchés, femmes et hommes se croisent et affichent leur singularité. Ils échangent les fruits de leur art et de leur savoir, qui sont autant de produits de la terre, de l’eau, des bêtes qu'ils élèvent, et de leurs mains. Dans le ciel, dans la brousse et le fleuve, des génies veillent, dispensant le mil, le gibier et le poisson, l’eau et le feu, la vie et la mort. Depuis toujours, les hommes ont appris à leur parler. Aux marches du désert, des enfants nomades apprennent à suivre les nuages, les vaches aux cornes en forme de lyre et les traces de leurs aïeux. Dans les campagnes, des femmes belles, simples et parées, puisent l'eau, travaillent la terre ou la roche, ramassent le bois ou la paille, et sourient, oubliant un moment leur fardeau et leurs soucis.

Femmes du Rajasthan, Ombre et lumière (dernier paru)

Lorsqu'après plusieurs séjours en Inde ce livre sur les femmes du Rajasthan s'est peu à peu imposé comme un hommage à leur rendre, il s'est aussi imposé sous la forme d'une évocation en images de leurs rêves, de leurs espoirs et des réalités de leur vie dans le milieu rural qui prédomine au Rajasthan comme dans l'ensemble de l'Inde. Car dans les campagnes indiennes elles sont omniprésentes, fillettes et femmes de tous les âges, s'activant dans les champs, sur les chemins, sur les chantiers du bord des routes, sur les marchés, mais aussi puisant l'eau, ramassant le bois, ou encore, dans leur logis, cuisinant, cousant ou prenant soin de leurs enfants. Et à chaque instant, à chaque rencontre, malgré la difficulté du quotidien, la beauté, le sourire et la grâce semblaient au rendez-vous, comme faisant partie intégrante de leurs êtres. Pour accompagner ces portraits de femmes et ces scènes de vie il m'a semblé que, là encore, s'imposaient la délicatesse, la sonorité et le sens des écrits de poètes indiens, la seule part, subjective et revendiquée, me revenant étant le choix et l'association des photographies et des poèmes. 

Eric Sellato

Né en Algérie, où il passe les premières années de son enfance, Eric Sellato vit ensuite en région parisienne, où il poursuit des études de géologie. Après de nombreux voyages en Europe et en Asie, il vit à Londres, où il passe 3 ans. En 1985 et 1986, il retourne en Afrique du Nord, qu’il parcourt. Il vit alors à Toulouse. En 1989, il découvre l’Afrique subsaharienne, visite une grande partie de l’Afrique de l’Ouest, où il vit 4 années, et, très vite, il est attiré par les mondes rural et nomade, dont la richesse, la diversité et l’authenticité le séduisent et le touchent.

Ses photographies, et surtout ses portraits, témoignent de sa passion, mais aussi d’un échange de regards et d’émotions. Il est aussi sensible à la grâce des corps, à la beauté des parures et des vêtements. En 1998, en préambule de « Visages d’Afrique », son premier livre, il écrivait à propos des femmes et des hommes qu’il a photographiés :

        « Tels qu’ils sont, ils ont su attirer mon regard par une alchimie subtile où se mêlent richesse des formes et des couleurs, élégance des attitudes, expression des visages. Au cours de ces années, chacun de mes voyages en Afrique a été source de rencontres, au hasard des routes. Au fil de ces pérégrinations sans contraintes, mon regard a croisé ceux d’Africains dans leurs vies quotidiennes. De leurs existences, je n’ai fait qu’entrevoir des fragments, quelques parcelles d’une Afrique dont j’ai tenté de restituer les visages. »

Chaque voyage l’entraînant dans une nouvelle contrée, il a bientôt visité une vingtaine de pays, tant dans l’ouest, dans l’est que dans le sud de l’Afrique. Deux nouveaux livres, dont il écrit dorénavant les textes, voient successivement le jour : « Marchés d’Afrique » (Vilo, 2001), qui montre la vie rurale à travers le miroir des marchés traditionnels ; « Niger, la magie d’un fleuve » (Vilo, 2005), qui raconte, en s’inspirant des traditions recueillies par l’ethnologue Jean Rouch, l’épopée des génies du fleuve, du ciel et de la brousse en pays songhay.

En 2007, il fonde les Editions Kodda, où, la même année, paraît « Enfants nomades ». Toujours chez Kodda, en 2008, « 100 visages d’Afrique » présente une sélection de portraits pris en Afrique rurale au cours de plus de 15 ans de voyages. En 2010, il réédite Marchés d'Afrique.

Voulant retrouver l'Asie, où il n'était pas retourné depuis plus de 15 ans, il choisit l'Inde comme terre de redécouverte et sujet d'un nouveau livre. Il y retourne trois années consécutives pour réaliser cet ouvrage sur les femmes indiennes, qui ont su le séduire et l'émouvoir. Pour Femmes du Rajasthan, Ombre et lumière, paru en 2013, il a choisi d'accompagner ses photographies prises en milieu rural d'extraits de poèmes d'auteurs indiens en résonnance.

Il a présenté les photographies de ses livres lors de plus de vingt expositions dans des galeries, des FNAC, des collèges… Les portraits sont le sujet dominant de ces expositions